Accolée à un grand parc, c’est au cœur de la ville que Jeanette m’a fait entrer dans sa maison. Le bon goût est là dans ce pavillon des années 50. Une petite fée blonde m’accueille dans une belle robe en lin ceinturé, le bon ton est donné. Tout sera gracieux dans cette visite.

Fraîchement arrivée dans la ville de Grenoble, Jeannette parcours les marchés. C’est une révélation : le 0 déchet, ici, c’est possible ! En Grande Bretagne, il existe très peu de marché. Elle m’ouvre les yeux sur le fait que les principes de base, pour ne pas gaspiller, font toujours partie de notre histoire culturelle en France. L’achat en vrac est à portée de main. Elle s’en réjouit, son enthousiasme l’amène à créer une ligne 0 déchet pour aller plus loin dans la démarche.

A l’origine de cette marque zéro déchet, il y a …

des balades à vélo, raconte Jeanette. Émigrée d’Angleterre, il y a 2 ans avec sa famille, elle a changé de vie et gagné du temps libre. Ce temps a été nourri par la découverte de Grenoble. Au grès de ses coups de pédales, elle a eu un vrai coup de cœur pour l’architecture de la ville. Elle parle avec émerveillement des portes et balcons aux formes géométriques. Inspirée par les années 30, elle photographie la cité dans ses détails. L’art déco qu’elle déniche à certains coins de rue est aussi grisé sur le papier. Formée à la linogravure pendant ses études d’art plastique, elle retranscrit les lignes vues en creusant des plaques de linoléum. Elle joue ensuite à les répéter, dans un sens ou dans un autre afin d’imprimer différent motifs. La flexibilité de cette technique lui permet de faire divers tests. Elle l’affectionne également car elle n’engendre aucun gâchis de matière. Ne pas gaspiller, est essentiel pour notre oiseau rare qui recycle aussi beaucoup !

De l’armoire de nos grand-mères

Chaque semaine, Jeanette est à l’affût de beaux draps anciens. Elle garde constamment l’œil ouvert en chinant très régulièrement, c’est ainsi qu’elle s’est constituée une belle collection de textiles. Du coton épais de bonne qualité, tissé serré, comme celui de nos grand-mères, elle n’achète que ça. Désespérée comme moi par la médiocrité des tissus neufs vendus sur le marché, toutes ses créations sont réalisées à partir de textile de seconde main, 100% naturel et surtout de haute qualité !

Révolutionnaire

Ses wraps enduits en cire le sont car ils évitent la consommation de tous les papiers d’emballage jetables ! Pourtant, le principe n’est pas nouveau, Jeanette l’a remis au goût du jour en créant de beaux motifs pour ces feuilles tissées et cirées. Vous allez chez le fromager ou acheter du pain ? Vous n’avez plus qu’à tendre à l’artisan votre joli morceau de tissu enduit et il emballera son produit dedans. De même, à la maison, si vous ne finissez pas un plat ; au lieu de recouvrir le contenant de cellophane, vous le recouvrez du wrap. Apprêté de cire d’abeille, le tissu prend et maintient la forme qu’on lui donne. Il sert alors de couvercle, réutilisable à l’infini. Il se lave par un simple coup d’éponge, ou se lave à 30°degrés. 1 point pour le 0 déchet : Magique et fini le plastique à usage unique !

Herboriste en herbe

Adepte de recherche et de fantaisie, Jeannette me montre sa cueillette de Marigold (œillet d’Inde) et de fleurs d’hibiscus. Elle essaye, en ce moment, différentes teintures végétales. Alignés dans une armoire, au milieu de ses bocaux expérimentaux, le macérat de noix de Grenoble ou encore celui de clous rouillés. De ce dernier, elle a extrait une belle teinture camel/caramel ! Créative et ingénieuse, elle nous promet encore de belles trouvailles pour sa marque engagée et pleine de bon sens. A travers Prints of Grenoble, Jeanette nous propose des solutions pratiques, économiques et écologiques.